Parcours

Né en 1976 à Melun, mes premiers contacts avec les arts visuels débutent lors de mes études universitaires d’histoire et d’archéologie à Tours où je fréquente de plus en plus régulièrement le cinéma d’Art et d’Essai de la ville. J’y découvre, avec émotion, le cinéma muet d’Eisenstein puis celui, parlant, de Tarkowsky, de Renoir ou encore de Kubrick.
Fortement impressionné, des études de photographie se sont dès lors imposées et m’ont amené vers l’obtention d’un CAP par alternance en 2002.
A cette même époque, la fréquentation assidue des musées m’amène enfin à me découvrir une vraie passion pour la peinture. Au cours d’une visite au Musée d’Orsay, j’ai eu un choc en découvrant « Chaumière à Cordeville » de Van Gogh, stupéfait par la manière dont le peintre arrivait à rendre vivante la matière.
Des lectures sur l’histoire de l’art et la vie des peintres (Picasso, Bacon, De Kooning, De Staël) vont alors m’éclairer sur le processus de création et m’inciter à suivre des cours en 2004. L’enseignement de Dominique Chauveau, diplômé de l’École Nationale des Beaux-Arts de Paris et qui a obtenu le prix Velasquez, m’a notamment appris l’importance de la spontanéité et de la rapidité d’exécution ; ce dernier insistait également sur la nécessité pour le peintre de se laisser porter par son sentiment face au réel.
Après deux ans d’apprentissage, j’ai décidé de prendre mon indépendance en peignant seul. En 2008 j’ai eu envie d’exposer mes peintures afin de les confronter au regard des autres, d’abord à l’invitation d’amis dans des expositions collectives, puis au printemps 2013 avec une première exposition personnelle.

Démarche

« (Je ne peins pas) avec des idées préconçues sur mon art. Je peins avec quelque chose de vécu. Ça devient mon contenu »

— De Kooning

 

Le vécu englobe pour moi ce que je vis, ce que je vois, ce que je sens.
Si la pratique de la peinture induit une démarche esthétique, je prête également une certaine attention à tout ce qui m’entoure. L’Homme et son comportement dans la société y tiennent une place de choix, comme les villes et les paysages qu’il a façonnés, à la manière de Le Nôtre ou des jardins à l’anglaise. A cela s’ajoute l’observation de la Nature, sa lumière, sa faune et sa flore.
Dans les œuvres d’art que l’homme a réalisées (peinture, sculpture, architecture), les formes du passé retiennent tout autant mon attention et j’ai parfois recours à des reproductions d’œuvres de Maîtres anciens, d’Art roman ou de civilisations d’Océanie ou d’Afrique par exemple.
La littérature enfin nourrit aussi ma réflexion.
Je me suis toujours inspiré très librement ; l’art étant affaire d’interprétation.

 

« La peinture à l’huile a été inventée pour peindre la chair »

— De Kooning

 

Je partage avec des peintres de la Renaissance à nos jours – tels que Michel-Ange, Tintoret, Le Gréco, Caravage, Vélasquez, Rembrandt, Rubens, Fragonard, Géricault – le goût de la représentation de la chair ainsi que leur préoccupation de la rendre incarnée. La figure occupe ainsi une place essentielle dans ma recherche, prolongée par celle sur le paysage.
Après avoir pratiqué de nombreuses séances de modèles vivants et de natures mortes jusqu’en 2009, j’ai entrepris de peindre des figures au moyen seul de mon imagination, afin de me libérer davantage du réel. Bacon affirmait l’importance de l’observation de la matière sur le support et du geste capable de tout chambouler en cours d’exécution, tout en soulignant l’aptitude de l’artiste de capter ses sensations, de les amplifier pour toucher directement le système nerveux.

Perspectives

N’ayant jusque-là réalisé que des petits et moyens formats, j’ai la volonté de m’engager sur de plus grands, non seulement pour lâcher davantage mon geste, mais aussi pour tenter de donner une plus grande envergure à certains enjeux :

– associer des figures à un paysage, proposition qui serait trop classique si je n’ajoutais pas l’idée de les conjuguer « sans cohérence » apparente, afin d’introduire un décalage propice à de nouvelles possibilités.

– travailler la lumière en m’appuyant sur l’emploi simultané d’outils (pinceaux et couteaux) et de techniques mixtes alliant dessin, fusain, pastel gras et peinture à l’huile.